Traditionnelle québécoise
Voici le type architectural qui compte le plus grand nombre de spécimens (plus de 300) ; il est ainsi le plus représentatif de la Côte-de-Beaupré. Comment repérer les maisons s’y rattachant ? Surtout par leur profil distinctif : leur toiture à deux versants symétriques courbés. La disposition régulière des ouvertures, les fenêtres à battants à grands carreaux figurent parmi les autres caractéristiques distinctives des édifices de ce type architectural, tout comme les lucarnes à pignon, les larges galeries et les nombreux éléments décoratifs.
La maison traditionnelle québécoise a été principalement construite à compter de 1830 jusqu’à la fin du 19e siècle.
Caractéristiques
communes
La volumétrie, la forme générale et l’implantation
Le plan au sol des maisons traditionnelles québécoises est généralement rectangulaire, mais leurs dimensions sont extrêmement variables. Certaines maisons ont fait l’objet d’un agrandissement, souvent important. La quasi-totalité des édifices appartenant à ce type compte un niveau et demi, soit un rez-de-chaussée et un demi-étage. Toutefois, bon nombre de maisons traditionnelles québécoises construites du côté nord de l’avenue Royale ont la particularité d’être dotées d’un sous-sol qui devient presque un rez-de-chaussée, grâce à la topographie particulière de la Côte-de-Beaupré. En effet, le terrain est en pente ascendante vers le nord sur la grande majorité du territoire. Une belle caractéristique identitaire !
La toiture
Les maisons traditionnelles québécoises se démarquent par leur toiture à deux versants symétriques, dont l’extrémité se termine par un coyau, ou avant-toit, qui lui donne cette forme courbée si caractéristique. On peut qualifier de moyenne la pente de toit (ou son degré d’inclinaison), puisqu’elle se situe autour de 45 degrés. Dans plusieurs cas, les avant-toits de la belle maison traditionnelle de la Côte-de-Beaupré se prolongent suffisamment au-delà des murs pour recouvrir une large galerie.
Le bois et la tôle constituent les matériaux traditionnels de couverture. Ils sont présents sous la forme de bardeaux, tôle à la canadienne, à baguettes ou, plus rarement, en plaques.
Les portes et les fenêtres
À l’inverse de la maison d’inspiration française, la maison traditionnelle québécoise se distingue par une disposition régulière des ouvertures. Aussi retrouve-t-on le plus souvent une porte au centre de la façade avec, de part et d’autre, une, deux, voire, trois fenêtres, en fonction des dimensions du plan au sol. Cette rigueur dans la disposition des ouvertures est l’une des influences du classicisme.
Le modèle de fenêtre usuel de la maison traditionnelle québécoise est certainement la fenêtre à battants à six grands carreaux au rez-de-chaussée et à quatre carreaux à l’étage. La toiture à deux versants conditionne le format, plus petit, des fenêtres sur les murs latéraux. Les portes et fenêtres de la maison traditionnelle font le plus souvent l’objet d’une ornementation, qui s’exprime par la présence de chambranles et de corniches, notamment.
Les revêtements muraux
La structure des murs de la maison traditionnelle québécoise est tantôt en bois, tantôt en pierre. Dans ce dernier cas, la coutume est de laisser la pierre extérieure à nu ou de la recouvrir d’un enduit appelé crépi. On remarque, par ailleurs, sur les murs à structure de bois de la maison traditionnelle québécoise, une grande variété de revêtements : bois, métal ou maçonnerie. Au fil d’une balade, le long de l’avenue Royale notamment, l’observateur remarquera d’abord la planche à feuillure, la planche unie et le bardeau, puis la tôle en plaques, la tôle embossée et la brique.
Les composantes décoratives
Certainement, les composantes décoratives constituent la « marque de commerce » d’une majorité de maisons traditionnelles québécoises. Elles illustrent aussi le savoir-faire des habiles artisans de la Côte-de-Beaupré. Plusieurs composantes ne jouent pas un rôle strictement décoratif. C’est le cas notamment des chambranles, des planches de rive et des cornières, qui scellent en quelque sorte les extrémités des murs et le pourtour des ouvertures. Même constat pour ces magnifiques garde-corps formés de barreaux ou de balustres, qui sécurisent et enjolivent considérablement les vastes galeries, typiques de la maison traditionnelle québécoise. Baies latérales et impostes mettent en valeur les portes principales tout en contribuant à l’éclairage du hall d’entrée. Enfin, on remarque de magnifiques composantes identitaires à vocation décorative ; c’est le cas, entre autres, des aisseliers et lambrequins qui surplombent les galeries.
« Historique » - Période d’utilisation
Le segment de l’histoire de l’architecture au cours duquel apparaît et se développe la maison traditionnelle québécoise correspond principalement à la période 1830-1880 environ. C’est vrai pour le Québec tout entier et c’est vrai également pour la Côte-de-Beaupré. Cependant, bon nombre de résidences de la MRC de La Côte-de-Beaupré dont la construction est antérieure à 1830 se rattachent à l’architecture de la maison traditionnelle québécoise puisqu’elles ont fait l’objet de modifications, au cours du 19e siècle, visant à les remettre au goût du jour. Ces modifications ont consisté à prolonger les avant-toits et à leur donner une forme courbée, créant ainsi le profil caractéristique de la maison traditionnelle québécoise.
Autres caractéristiques
- Cuisine d’été occasionnelle
- Lucarnes très fréquentes, le plus souvent à pignon ou à croupe, symétriquement disposées
- Galerie longue couverte par l’avant-toit ou munie de son propre toit
- Colonnes tournées supportant le toit de la galerie
- Garde-corps de galerie à barreaux ou à balustres ou constitué d’éléments en fonte moulée
- Souches de cheminées fréquentes aux extrémités du toit
- Autres composantes décoratives : chaînes d’angle, pilastres, corniches